-- stubborn love (elian)
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- stubborn love -
it's better to feel pain than nothing at all
the opposite of love's indifference
602 charlestown -- @elian botsford
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Le froid de l’automne qui s’installait lui mordait les joues. Il n’était pas vêtu pour rester à l’extérieur aussi longtemps, mais il était là. Et il semblait être incapable de se raisonner à quitter les lieux. Elle n’était pas chez elle, c’était l’évidence. Pourtant, il restait planté là. A tourner en rond devant sa porte avant de se résigner à s’asseoir dans l’escalier. Il savait que son corps avait froid, mais l’alcool qu’il avait ingéré le gardait au chaud et l’encourageait à l’attendre. Tout était flou depuis les dernières semaines. Son esprit plus embrouillé, plus ébranlé que jamais. Le pilote automatique sur lequel il s’était mis depuis son arrivée en ville avait laissé place à une routine chaotique qui trahissait le tumulte d’émotions qui se livrait bataille en lui. Il la revoyait encore quitter la chambre d’hôtel. Il les entendait en boucle ces dernières paroles avant que le dernier bruit ne soit la porte qui se referme. It's just a shame you made such bad choices. Ça l’avait figé, saisi. Le souffle coupé, paralysé. Il n’avait pu faire le moindre mouvement vers elle pour tenter de la retenir. Alors il était resté penaud, immobile en se demandant s’il venait de la voir pour la dernière fois. Il n’avait pas trouvé sommeil suite à son départ, ni vraiment depuis. Quelques heures dérobées ici et là, plongé dans un sommeil où elle venait le hanter. Il avait voulu lui donner de l’espace, avait voulu laisser le temps œuvrer avant de l’aborder. Peut-être qu’il espérait une autre visite ou que son nom s’affiche sur l’écran de son portable. Mais il n’en fut rien et rapidement son odeur qu’elle avait laissée imprégnée dans les draps s’était estompée jusqu’à effacer toute trace de son passage. Il l’avait appelée, il lui avait écrit. Il l’attendait, il l’espérait. Pourtant son silence était clair. Elle ne voulait pas le revoir, ne voulait plus qu’il vienne brouiller les cartes encore une fois. Il s’efforçait de l’accepter, se répétait que c’était ce qu’il avait lui-même orchestré. Il suivait les membres du groupe, buvait autant qu’eux. Fêtait autant qu’eux. Pour tout engourdir, tout oublier. Et il aurait continué de lui laisser cet espace, d’accepter son silence s’il n’avait pas rencontré sa collègue. Si elle n’avait pas entouré ses bras à son cou, si elle n’avait pas insisté pour lui payer un verre. Puis un autre. Il aurait espéré qu’elle lui avoue qu’Elian l’avait mentionné, en vain. Mais l’alcool lui avait donné le courage de lui demander où Elian se trouvait, où elle vivait. Et il était disparu du pub dans les minutes, se rendant chez elle sans la moindre réflexion. Il ne savait pas combien de temps avait passé avant que les phares d’une voiture se garant devant la maison ne le tire de ses pensées. Alors qu’elle s’approchait, il détaillait les traits de son visage, incapable d’y déchiffrer l’expression qu’ils affichaient. — "You weren’t returning my calls…", lui expliqua-t-il simplement, sans reproche. Plus comme s’il s’agissait d’une explication logique à sa venue inattendue. Ses facultés affaiblies ne lui permettant pas de réaliser que c’était pour cette même raison qu’il n’aurait pas dû venir ici. Elle ne voulait pas le voir. Son regard vitreux posé sur elle intensément. Son corps attiré vers le sien, comme sous l’effet d’un magnétisme entre eux, mais il su se retenir de la toucher, de l’approcher trop. — "I just … I wanted to see where you live. To see your home.", avoua-t-il faiblement suivi d’un léger haussement d’épaules. Un ton presque implorant. Peut-être que la voir dans sa nouvelle vie, dans un endroit où il n’y avait aucune trace de sa présence ni de souvenirs de leur union lui permettrait de tourner la page, de retourner chez lui à Londres et de se l’imaginer bien, loin de lui.