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 -- not your fault but mine
Mustache Marshall :: — STARS HOLLOW, CT :: muddy river road :: on the rocks travern

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Graham Milne
Graham Milne
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Sujet: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:34


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And it was your heart on the line
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@elian botsford & graham milne
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Il regrettait d’être rentré à Weymouth. À peine quelques jours s’étaient écoulés, mais il n’était parvenu à se défaire de cette envahissante sensation de faire une erreur. Son passé, son ancienne vie. C’étaient des choses qui appartenaient à une version de lui qui n’existait plus dorénavant. Incapable même de rendre visite à ses parents, incapable de seulement les avertir de sa présence en ville. Pratiquement cloitré, caché dans sa chambre d’hôtel à longueur de journée. Coincé entre ces quatre murs, avec pour seul compagnon ce sifflement strident qui lui bourdonnait aux oreilles. C’était ce qui l’avait finalement poussé à sortir de sa tanière, le besoin d’enterrer ce bruit. Le besoin de s’oublier dans un endroit bondé. La tête basse, les mains enfouies dans les poches de son blouson, Graham se déplaçait dans les rues à la manière d’un habitué. Ses jambes le guidant machinalement, tandis que sa tête et ses pensées étaient occupées ailleurs. Il était vidé. Ils lui avaient tout pris. Ses mots, ses airs. Ces chansons qu’il avait construites, qu’il avait trainées avec lui durant toutes ces années. Elles représentaient ses seuls réels accomplissements. Et, maintenant, elles ne voulaient plus rien dire. Il devait marcher depuis une vingtaine minutes quand il réalisa où il s’était inconsciemment dirigé. Ce pub où il avait joué de nombreuses fois. Ce pub où il l’avait rencontrée pour la première fois. Elian. La mâchoire crispée, les lèvres pincées, il hésitait. La peur d’affronter les souvenirs. Pourtant, la curiosité le poussa finalement à entrer. Aussitôt happé par la chaleur de l’endroit, aussitôt enveloppé dans l’atmosphère et le brouhaha des multiples conversations. Son acouphène oublié, il poussa un soupire et se fraya un chemin dans le pub entre les groupes de fêtards et les habitués. S’installant à une table en retrait, il commanda une bière à une serveuse. L’endroit n’avait pas réellement changé en cinq ans, songea-t-il. Une impression qui lui procura à la fois une sorte de réconfort, mais aussi une certaine mélancolie. Sortant son calepin de la poche de son veston, il fixait la page griffonnée. Il devait composer, pour leur nouvel album. Mais il n’arrivait à rien. Les bières s’étaient enchaînées. Deux, puis trois. La page tâchée d’encre, les mots rayés avec agacement. Toujours rien. Il n’aurait pu dire combien de temps il avait passé à cette table, la tête obstinément penchée au-dessus de son calepin. Il en détourna finalement son attention quand un groupe fit bruyamment irruption dans le pub. Il les suivit des yeux alors qu’ils allaient rejoindre des amis. Surpris, son cœur se resserra dans sa poitrine. Elian. Attablée seule, près de ce groupe. Son pouls s’accélérait alors qu’il était envahi d’un sentiment de panique. Comme s’il n’aurait pas dû se trouver là. Comme s’il osait s’aventurer sur ce territoire qui n’était plus le sien. Il songea quitter. Pourtant incapable de se lever, incapable de détourner le regard. La serveuse passa près de lui, déposant un autre verre de bière à sa table. Il murmura un remerciement et se surprit ouvrir la bouche à nouveau alors qu’elle s’éloignait de sa table. — "See that beautiful woman sitting by herself over at that table? Could you bring her another round, on me?", lui demanda-t-il. Il la suivait du regard alors qu’elle disparaissait dans la masse de clients. Il ne savait pas réellement qu’elle était son intention. Il attendait nerveusement alors que la serveuse s’approchait de la table de son ex-femme. La surprise visible sur son visage alors qu’elle déposait ce verre devant elle, avant de pointer en sa direction. Il déglutit péniblement, tâchant d'apparaître le plus détendu possible. Confiant. Son verre à la main, Graham le leva légèrement avant de le porter à ses lèvres. À sa santé. Jugeant que si elle acceptait le verre, elle accepterait peut-être également sa compagnie.


Dernière édition par Graham Milne le 15.01.22 14:45, édité 1 fois
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Elian Botsford
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:42


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Assise seule à une table au fond de ce petit pub qu’elle avait gardé l’habitude de fréquenter, elle ne prêtait pas attention au brouhaha environnant, les yeux rivés sur son téléphone dont elle pianotait vigoureusement l’écran. Visiblement concentrée, mais surtout déconnectée de l’ambiance bourdonnante qui l’enveloppait, elle ne s’arrêtait que de temps à autres pour siroter le gin and tonic posé devant elle, une moue blasée aux lèvres. Arrivée trop tôt à un rendez-vous qui ne l’enchantait qu’à moitié, elle profitait de ce moment solitaire pour rattraper un retard accumulé sur un article qu’elle devait rédiger. Un rapide coup d’œil jeté à l’heure affichée sur son téléphone lui confirma que celui qu’elle attendait n’était pas près de se joindre à elle, constatation qu’elle accueillit avec un léger soupir. Le lamentable échec de son mariage était une page qu’elle avait décidé d’essayer de tourner définitivement en cédant aux avances incessantes, et un peu trop insistantes, du fils d’un ami de la famille. Bien que convaincue qu’elle n’avait en commun avec lui que l’amitié de leurs parents respectifs, elle avait accepté son invitation autant pour se désennuyer que pour contenter son père qui ne cessait de lui faire les louanges de cet homme qui avait, selon lui, tous les attributs du gendre parfait. Il avait, certes, tout pour plaire, avec son imposante carrure et son indéniable charme, mais Elian craignait que derrière cette allure charismatique se cachait une personnalité aussi insipide que les discours carriéristes et politiques qu’il entretenait et pour lesquels elle ne parviendrait à feindre un intérêt. Elle s’était néanmoins laissée convaincre par les éloges faites à son égard, osant espérer qu’il arriverait à réfuter ses préjugés et qu’elle découvrirait quelqu’un avec qui elle allait connecter. Elle replaça distraitement une mèche de cheveux qui s’était évadée dans l’encolure plongeante de sa robe, puis termina d’un trait son verre. Un naissante nervosité vint écraser l’air nonchalant qu’elle s’efforçait d’arborer, la poussant à chercher des yeux la serveuse pour une deuxième tournée. Celle-ci la devança, posant devant elle un verre, avant de l’informer qu’il lui avait été offert par un homme, qu’elle pointa à l’opposé du pub. C’est en pensant apercevoir celui qu’elle attendait, étonnée d’une telle ponctualité, qu’Elian leva les yeux dans un sourire qui s’effaça instantanément, cédant sa place à une stupéfaction qu’elle ne put contenir. Graham. Le souffle coupé, son cœur qui martelait violement contre sa poitrine. Elle baissa les yeux, son regard embrumé autant par cette rancœur que par cette tristesse qu’elle pensait enfouie et oubliée depuis toutes les années qui s’étaient écoulées. Elle dégluti avec difficulté, à la fois agacée de cette audace dont il faisait preuve, mais également déstabilisée par sa présence. Elle s’entêtait à fixer le verre que la serveuse venait de poser devant elle, incapable de relever à nouveau les yeux dans la direction de Graham. La lèvre inférieure coincée sous ses dents, les joues rougies et le regard fuyant, elle peinait à réprimer autant son embarras que son mécontentement. Accepter le verre qu’il lui avait offert aurait probablement été vu comme un incitatif à se joindre à elle. Elle ne voyait aucun moyen de se défiler de cette compagnie qu’elle ne se sentait pas prête à affronter. Inspirant calmement, elle reporta son attention sur lui au moment où il levait doucement son verre dans sa direction, avant de le porter à ses lèvres. La vision trouble, figée, elle secoua imperceptiblement la tête, incapable de faire de l’ordre dans ce tumulte qui lui torturait l’esprit. Comme une automate, sans réfléchir aux répercussions qu’auraient ses prochaines actions, elle leva son verre dans la direction de Graham, avant d’à son tour le porter à ses lèvres, ne le reposant sur la table qu’une fois qu’elle en atteignit le fond. Un frisson lui traversa l'échine sous l’effet brûlant de l’alcool dans sa gorge. Ses prunelles vinrent trouver celles de son ancien mari, alors qu’elle se levait pour marcher dans sa direction. Elle posa le verre vide devant lui. — "Thank you for the drink", dit-elle brièvement, l’indifférence vibrant dans sa voix. — "It's just what I needed to calm my nerves", continua-t-elle, dans une allusion à ce rendez-vous appréhendé qu’elle laissa en suspens, inexpliquée. — "I'm meeting someone...", expliqua-t-elle, dans un haussement d'épaules, l'ombre d'un demi sourire contrit au coin des lèvres. Alors qu’elle tournait les talons, elle fit volte-face. — "I'm happy to see you're back", lui envoya-t-elle, le ton empreint d'un enthousiasme feint, dans lequel transparaissait un certain sarcasme.
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Graham Milne
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:44


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Son regard était rivé sur elle. Il observait attentivement le moindre de ses gestes, à la recherche d’une réaction, d’un mouvement qui trahirait ses émotions. Peut-être n’avait-il plus le droit de prétendre la connaître. Trois années s’étaient écoulées depuis leur divorce. Il ne pouvait que platement supposer que le temps l’avait changée, que cette douloureuse expérience qu’elle avait subie par sa faute avait fait d’elle une femme différente de celle à qui il avait juré amour et fidélité. Graham poussa un soupir. Frustré. La vérité étant qu’il ne pouvait plus deviner ses pensées simplement en posant les yeux sur elle. Elle semblait ébranlée. Sans doute qu’elle ignorait qu’il était de retour en ville. Sans doute qu’elle ne comptait pas tomber sur lui de la sorte. Sans doute que sa présence venait perturber ses plans pour la soirée. Égoïstement dérangé devant la réalisation que sa vie avait continué sans lui. Elle leva finalement les yeux vers lui. Sa gorge de noua, sa mâchoire se crispa alors que les battements de son cœur s’accéléraient.  Elle levait également son verre en sa direction et le porta à ses lèvres. Le vida d’un trait. Il fronça les sourcils, surpris. Troublé. Le geste n’avait rien de l’invitation silencieuse qu’il espérait. Et pourtant, elle n’avait pas non plus refusé ce verre. Leurs regards plongés l’un dans l’autre avant que, finalement, ce soit elle qui fasse le premier mouvement. Elle se leva, se dirigeait droit vers lui. Ce verre vide à la main. Il l’observait, immobile. Sans même oser respirer. Intrigué et anxieux. S’il s’efforçait de rester neutre et détaché, il ne pouvait s’empêcher d’observer la silhouette d’Elian alors qu’elle marchait en sa direction. Il déglutit péniblement, posant son verre de bière sur la table. Elle lui paraissait légèrement différente. Plus mature, peut-être. Douloureuse constatation que la vie, sans lui, lui réussissait bien. Il remarquait les quelques têtes qui se tournaient derrière son passage. Sa tenue trahissait qu’elle attendait probablement un prétendant. Un pincement au cœur. Il avait toujours été conscient de l’attention qu’elle recevait, mais il savait qu’il était celui qu’elle avait choisi. Et aujourd’hui, il joignait les rangs de ceux qui étaient envieux de l’homme qui viendrait la rejoindre au bar. Il ouvrit la bouche alors qu’Elian arrivait à sa table. Aussitôt, le verre vide qu’il lui avait offert posé devant lui. Il leva les yeux vers elle alors qu’elle le remerciait. Elle attendait quelqu’un. Il l’avait deviné, mais ce sourire en coin qu’elle arborait lui fit mal. — "Glad I could help", marmonna-t-il, alors qu’elle tournait les talons, prête à repartir. Elle n’était donc venue que pour le narguer, pour lui démontrer qu’elle l’avait oublié. Il baissa les yeux vers son verre de bière qu’il tournait nerveusement entre ses doigts. Il s’attendait à l’entendre s’éloigner, mais fut plutôt surpris par sa voix. Contente qu’il soit de retour. Les temps avaient peut-être changé, mais il ne manqua pas d’y détecter son sarcasme. Un faible sourire vint étirer ses lèvres, amusé par l'ironie de la situation. La revoir était ce qui l’avait le plus angoissé et l’idée qu’elle ait pu avoir refait sa vie ne lui avait pas réellement effleuré l’esprit. Peut-être parce que, pour lui, il n’y en aurait jamais vraiment d’autre. Mais n’était-ce pas ce qu’il avait voulu ? La libérer de lui, de leur mariage ? — "Happy to be.", mentit-il d’un ton faussement décontracté. Léger. Le retour du fils prodigue, le retour du musicien qui avait vendu son âme. Il poussa un soupire et porta son verre à ses lèvres. Il supposait qu'elle allait tourner les talons aussitôt, retourner à sa table. Elle ne voulait pas le voir, il le devinait. — "How about we wait for him together...", se surprit-il à lui lancer lentement, une pointe de défi évidente dans sa voix. — "It's gonna be less humiliating if he doesn't show up, right?", conclu-t-il, après avoir finalement osé relever les yeux vers elle. La référence à ce rendez-vous inespéré, cette invitation à le retrouver dans un café, à Londres. Ces heures qu’il a passé à l’attendre… en vain.
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Elian Botsford
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:45


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Debout devant Graham, elle sentait de nombreux regards tournés vers elle, puis soudainement, elle aurait souhaité pouvoir plus aisément se fondre dans le décor du pub surchargé. Les effets de l’alcool, ingurgité trop rapidement, se faisaient déjà sentir, alors que l’engourdissement de ses lèvres, ainsi que de ses esprits la déstabilisaient légèrement. La vue brouillée, sa silhouette chancelante, elle tentait de paraître aussi détendue que détachée. Chacune des parcelles de son corps lui criaient de faire demi-tour pour regagner sa table, mais pourtant, elle restait figée devant celui qui l’avait brisée, comme si elle attendait quelque chose, sans pourtant savoir quoi. Elle aurait voulu qu’il arrive, à ce moment précis, pour la sauver de cette situation dans laquelle elle s’était mise. Elle aurait voulu qu’il embrasse ses joues rougies par l’embarras, qu’il enlace ses épaules, qu’il l’attire loin de Graham. Elle aurait voulu lire dans le regard de son ex-mari autant la jalousie qu’un certain tourment de la voir au bras d’un autre. Elian avait, à la suite de son divorce, engourdi son chagrin en se perdant entre les draps d’inconnus avec qui elle ne connectait que sur le plan physique. En quête d’un remède à la douleur qui la détruisait, mais cherchant aussi, inconsciemment, à se venger de l’inconduite de Graham, elle s’était retrouvée enfermée dans un tourbillon charnel, hypnotique, devenant tout ce qu’elle avait toujours méprisé, ce qu’elle n’avait jamais été.  À présent lassée de ces aventures éphémères et sans importance, elle était prête à faire la rencontre de celui qui lui permettrait de passer à une autre étape. Pourtant, elle regrettait d’avoir cédé à cette invitation, alors qu’elle n’était plus du tout convaincue de cette robe révélatrice qu’elle avait choisie, qui lui semblait épouser ses courbes d’un peu trop près. Son apparence à la fois soignée et séduisante détonnait avec le désintérêt duquel elle tentait de se convaincre. C’était un dilemme paradoxal qui se livrait bataille en elle, alors que d’une part elle souhaitait que l’homme qu’elle attendait vienne la ravir de cette impasse, et que de l’autre, elle ne souhaitait qu’une chose, laisser ce passé qu’elle croyait enfouit prendre le dessus sur son instinct de fuir. La douleur encore vive de la trahison de Graham l’incitait pourtant à ne pas se laisser happer par les doux souvenirs d’une union jadis heureuse.  — "I wouldn't count on it if I were you.", lui dit-elle, son orgueil piqué, prête à tourner une fois de plus les talons, rejetant sa proposition de s’installer avec lui, mais surtout de lui offrir la satisfaction de même envisager que l’homme qu’elle attendait ne se présenterait pas à leur rendez-vous. Elle avait évidemment compris l’allusion, mais refusait de se laisser atteindre, convaincue qu’il n’avait eu que ce qu’il méritait quand elle l’avait laissé en plan, quelques mois plus tôt. Nombreuses fois elle s’était imaginé la scène. Lui qui l’attendait, se demandant si elle finirait par arriver. Et elle, l’estomac bousillé par l’angoisse, se rabattant sur la seule option envisageable, celle de le laisser en plan. Ce qu’elle s’apprêtait à faire, une fois de plus, se défilant devant ce qu’elle ne semblait prête à affronter, même intoxiquée de cet alcool qu’elle s’était enfilé sans retenue. Ce n’est qu’une fois qu’elle lui fit dos qu’elle constata que sa table était à présent occupée par un couple qui aurait mieux fait de se prendre une chambre. — "I guess I don't really have a choice anymore", soupira-t-elle, levant les yeux au ciel, avant de prendre place sur le banc vacant devant son ex-mari. Les lèvres serrées, la silhouette rigide, elle avait les mains liées devant elle, posées maladroitement sur la table, elle se tortillait les doigts, trahissant une nervosité qu’elle aurait cru calmée après ce verre qu’elle avait vidé d’un trait. — "I didn’t expect to meet such a celebrity tonight, let alone share his table.", lâcha-t-elle enfin. Le sourire qui étira ses lèvres était à la fois faux et narquois. Ils savaient l'un comme l'autre que cette emphase mise sur le mot célébrité illustrait parfaitement ce qu'elle pensait de sa carrière, tout comme l'avait démontré cet article sur son groupe qu'elle avait rédigé. — "So tell me, what brings you back in town?", demanda-t-elle, à demi intéressée par la réponse. Elle tentait de feindre l’indifférence, mais la vérité était qu’elle était réellement curieuse de savoir ce qui le ramenait à Weymouth, mais aussi de découvrir combien de temps il comptait rester. Elle regarda l’heure sur son portable, notant que bientôt, il serait en retard, et viendrait donner raison à Graham. Ce qui était la dernière chose qu’elle souhaitait.
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Graham Milne
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:46


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Trois années s’étaient écoulées. Depuis leur divorce, depuis leur dernière vraie conversation. Il y avait eu ce soir où elle avait assisté à l’une de leurs prestations. Il était resté figé, paralysé. Il avait cru à une hallucination. Pourtant, elle était bien là. Jamais performer n’avait été aussi difficile que ce soir-là, de la savoir dans la foule. Il devinait son regard posé sur elle, analysant ses gestes. Elle le détestait toujours, pour ce qu’elle croyait qu’il avait fait. S’il ne l’avait jamais trompée, il l’avait tout de même trahie. Il lui avait fait croire lâchement, avait pris la première porte de sortie qu’il avait trouvée. Il savait qu’elle méritait mieux que d’être mariée à un menteur, un raté. Il l’observait, réalisait qu’elle n’avait aucunement l’intention d’accepter son invitation à se joindre à lui. Mais sa table était désormais occupée par d’autres personnes. Ne lui laissant que la sienne en option. L’ironie de la situation, alors qu’elle prenait place face à lui, lui tira un léger rire. Il l’observait, devinait sa nervosité. Maintenant qu’elle était assise devant lui, Graham ne savait pas comment l’aborder. Elle brisa le lourd silence en premier, il soupira, soulagé. Son cœur se serra dans sa poitrine. Une telle célébrité. Il l’observait attentivement, incertain. Ne l’avait-elle pas affublé d’un titre du genre ce fameux jour, des années plus tôt. Quand elle avait cru bon venir lui rendre une visite surprise à Londres. La dernière journée de leur union. Graham ignorait si la référence était volontaire, si elle se souvenait même seulement des paroles qui avaient pu précéder le moment de leur rupture. Mais, pour lui, la scène était toujours vivide dans son esprit. Du moins, il ne doutait pas de ses intentions derrière cette louange. Elle ne respectait pas son travail, il le savait. Comment aurait-elle pu, d’ailleurs ? Elle devait peiner à s’imaginer que lui-même puisse aimer ce qu’il faisait. — "It's quite the honnor, isn't it?", lança-t-il, à la blague, un faible sourire fugace aux lèvres. Il regardait autour, alors qu’il n’y avait visiblement personne qui leur portait le moindre intérêt. Il s’était souvenu du mot exact qu’Elian avait employé ce jour-là. Une rockstar. Elle était loin de s’imaginer à quel point tout ce qu’il lui avait dit était faux. Il se demandait, d’ailleurs, si elle s’en était douté. Si, à ce jour, elle croyait toujours que sa carrière avait décollée en solo à Londres, tel qu’il l’avait prétendu. Il se demandait souvent où sa vie en serait s’il n’avait pas joint les rangs du groupe. Il ne serait jamais rentré à Weymouth, Graham le savait bien. Trop honteux, démoli. Il n’aurait pu retourner à une vie ordinaire dans la ville où elle vivait toujours. Il les haïssait, mais peut-être qu’au fond, ils l’avaient sauvé d’un gouffre duquel il ne serait jamais sorti seul. Elle lui demanda la raison de sa visite d’un ton détaché. Il se surprenait à espérer qu’elle feigne le désintérêt. Étrangement, plus difficile à digérer que la haine. — "For work.", répliqua-t-il, aussi brièvement que possible. Son ton détaché trahissant un manque d’intérêt, une corvée. S’il avait bien un sujet sur lequel il ne désirait pas élaborer – encore moins avec elle – c’était bien sa musique. Enfin, la musique du groupe. Il avait dû mal à se l’approprier, bien qu’eux lui avaient tout pris sans hésiter. Ses mots, ses airs. La chanson d’Elian. Une version édulcorée et abrutie de sa plus belle chanson. Il soupira et se cala dans la banquette. — "We're here to work on the second album.", ajouta-t-il en guise d’explication. Portant son verre à ses lèvres, il le termina d’un trait avant de le reposer sur la table d’un geste plus brusque et bruyant qu’il ne l’aurait désiré. Trahissant sa tension, sa nervosité. L’effet qu’elle avait sur lui. — "Would you accept to grab a drink with an old friend ?", lui demanda-t-il, articulant difficilement le mot ami. Ils n’étaient pas des amis, il le savait bien. Mais qu’étaient-ils, alors ? Ils étaient séparés, mais elle restait la personne qui le connaissait le mieux. Par cœur, à une époque. Il avait appréhendé le moment où il la croiserait. Ça lui paraissait être inévitable, à Weymouth. Pourtant, la voir devant lui, le ramenait à ce passé commun, à ces longues années où il n’y avait eu qu’elle à ses yeux. Et lui dans les siens. Chaque parcelle de son corps l’implorait de lui accorder un peu de temps. Un peu d’attention. Sachant qu’il vivrait l’humiliation de la voir repartir au bras d’un autre sous peu.
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Elian Botsford
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:50


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Devant lui, elle s’efforçait de paraitre détendue, mais à l’intérieur, il bouillonnait en elle une fusion explosive d’émotions incontrôlables. Elle ne pouvait le regarder sans se remémorer amèrement ce moment où il lui avait avoué son infidélité, cet instant déchirant où son monde s’était instantanément effondré. Elle était convaincue que les années passées auraient atténué ce tenaillant sentiment de trahison, mais pourtant, la douleur était toujours aussi vive, telle une plaie béante. Elle se trouvait ridicule, d’être ainsi attachée à ce passé qu’elle avait tenté d’oublier, mais elle ne pouvait faire autrement que de se repasser en boucle ce moment précis. Ce moment où il était devenu à ses yeux rien de plus qu’un menteur égocentrique qui l’avait détruite, sans la moindre considération pour ces années d’union qu’il venait de faire voler en éclats. Elian avait, évidemment, été en mesure de passer à autre chose, la vie suivant son cours. L’amertume qui teintait les souvenirs de son mariage raté s’était au fil du temps amoindrie, ou du moins, jusqu’à cette soirée, quelques mois plus tôt, qui était venue raviver cette douleur qu’elle croyait oubliée. C’était un malheureux concours de circonstances qui l’avait menée à le revoir, cette soirée-là. Son cœur s’était arrêté dans sa poitrine quand ses yeux s’étaient posés sur lui. Mêlée aux journalistes qui couvraient également le concert, Elian avait une place de choix dans l’auditoire pour observer Graham dans son nouvel univers. L’admiration extatique dans ces regards rivés sur lui, une énergie embrasée qui planait dans la salle bondée où des centaines de gens criaient, semblant par moments hôler, alors qu’ils renvoyaient, l’émotion dans la voix, les paroles de ces couplets insipides et sans âme. Puis elle vint. Cette chanson, sa chanson. L’essence de cette chanson, qui à une autre époque lui était adressée, était à présent complètement bafouée, altérée. Elian en avait conclu, le cœur gorgé d’autant de déception que de désolation, que Graham était devenu ce type de musicien qu’il avait toujours abhorré. Lorsqu’il mentionna un second album, elle se surprit à revivre ces mêmes émotions. Elle nota avec un pincement au cœur son ton désintéressé, son regard rembrunit ainsi que sa silhouette désinvolte. Si par le passé parler de sa musique animait ses yeux d’une lueur passionnée, celle-ci semblait désormais éteinte, inexistante. — "Congratulations. On the new album.", prononça-t-elle prudemment, le ton à présent adouci, l’ombre d’un sourire presque compatissant effleurant ses lèvres. — "You've finally reached your goal. Fame, thousands of fans, a new album. It's... good. You must be so proud of yourself.", continua-r-elle doucement, toujours le même faible sourire dansant sur ses lèvres. Le timbre de sa voix dénué de son précédent sarcasme. Je suis si fière de toi. Ces mots, prononcés naïvement alors qu’elle croyait encore en lui, qu’elle n’avait jamais oubliés. Elle baissa les yeux, consciente de l’impact qu’aurait cette affirmation, qu’ils savaient tous deux fausse. Elle se mordillait la lèvre, toujours engourdie par l’alcool, la gorge sèche et nouée. Elle n’osa relever les yeux vers lui que lorsqu’il l’invita à boire un autre verre. — "Friends...", répéta-t-elle, laissant échapper un léger rire devant l’absurdité du mot choisit par son ex-mari.  Ils n’étaient pas amis. On ne déçoit pas ainsi un ami. On ne brise pas le cœur d’une amie comme il l'avait fait. Ils n’étaient rien d’autres que deux âmes essoufflées, brisées, qui jadis s’étaient éperdument aimé, mais qui aujourd’hui n’avaient en commun que les doux souvenirs flétris de leur union fracassée. Elle s’avoua néanmoins vaincue quand la nostalgie de ce qu’ils avaient un jour été pris le dessus. — "I guess I could take the time to share a drink with a ... with you.", le mot ami, coincé dans la gorge. Incapable de prononcer tout haut ce qu'ils n'étaient pas. Néanmoins, un nouveau sourire pour illuminer ses traits légèrement mélancoliques. Elle marqua une pause, durant laquelle elle l’observa discrètement, le cœur serré par la confusion. Elle tentait en vain d’épier ses réactions, de deviner ses intentions, mais surtout ses pensées, incapable de réellement parvenir à le cerner. Il fut une époque où elle le connaissait par cœur, mais à présent, elle avait plutôt l’impression de se trouver face à une pâle copie, aux mimiques indéchiffrables, de celui qu’elle avait connu. Un fantôme de son passé. Leurs prunelles se croisaient, puis se fuyaient, leurs deux regards à la fois désespérés et désemparés. Il planait entre eux une certaine tension, tangible et lourde. Puis enfin, la moue penaude dépeinte sur ses traits, elle osa enfin prononcer ces mots qu’elle n’aurait jamais pensé lui adresser. Ces mots qu’elle ne croyait pas mérités, mais qui meubleraient le silence. — "I'm sorry I never showed up." Des excuses plates, formulées lentement, qu’elle regretta immédiatement. Elle aurait voulu éviter le sujet, ne jamais mentionner cette fois ou elle l’avait injustement fait attendre. Elle ne voulait pas parler de ce rendez-vous manqué, du courage qu’elle n’avait pas eu, de sa rancœur à son égard. De cette douleur ravivée dès que ses yeux croisaient les siens. Elle se surpris à espérer qu’il les balaie du revers de la main et qu’il laisse ce sujet là où il se devait d’être, derrière eux.
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Graham Milne
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:51


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Il avait songé tout lui avouer. De nombreuses fois. Il n’en dormait plus, il n’en mangeait plus. Léthargique, anéanti. Combien de fois avait-il pu fixer son nom à l’écran de son téléphone, à un seul clic de l’appeler. D’entendre sa voix. Mais il était trop tard. Il ne pouvait pas revenir en arrière. Pas après ce qu’il avait fait, ce qu’elle croyait. Même s’il lui avait répété des milliers de fois qu’il avait menti, comment aurait-elle pu le croire ? Même si elle l’avait cru, cela ne pardonnait en rien la façon dont il l’avait traitée, la façon dont il l’avait repoussée, jusqu'à ce qu’elle finisse par lui tourner le dos. Par sa faute, il l’avait perdue. Une grimace tiraillait ses lèvres, le goût amer de sa dernière lampée de bière tiédasse encore en bouche. Son regard traversant désespérément le pub bondé, à la recherche d’une serveuse. De quelque chose sur quoi poser son attention. N’importe quoi plutôt que sur son ex-femme qui lui parlait du groupe. De son succès. Elle le congratulait, mais il savait qu’elle mentait. Son ton artificiel. Le fond de ses pensées avait été clairement exprimé dans cet article qu’il avait lu et relu à en apprendre par coeur les mots tranchants et blessants. Ces mots qu’il savait également véridiques. — "I don't think this was ever my dream.", dit-il d’une voix faible, ignorant si elle pouvait même l’entendre. Il poussa un soupir, le muscle de sa mâchoire contracté. Be careful what you wish for, ‘cause you just might get it. Ce dicton qui lui revenait souvent en tête, qui le happait de plein fouet, qui lui coupait le souffle comme une claque en plein visage. Le drame de sa vie, sans doute. Ce rêve qu’il ne pouvait taire, celui de la musique. Il avait finalement réussi, il avait du succès, était connu. Vivait de sa passion. Mais à quel prix ? Il avait perdu la personne qui comptait le plus à ses yeux. Il était coincé dans ce groupe insipide. Il s’en mordait les doigts. Amis. Le mot avait fait écho en sortant de la bouche d’Elian. Le léger rire qu’elle souffla lui fit comprendre qu’il ne l’avait pas convaincue. Il s’attendait à ce qu’elle refuse sa proposition. Garder ses esprits, garder le contrôle. Mais elle accepta. Son regard croisa celui de la serveuse, d’un geste de la main, il l’appelait à la table, s’empressant de commander une nouvelle tournée. Il sentait son regard sur lui, la gorge sèche, les battements accélérés de son cœur emballé. La nervosité qui le rongeait. Il osait à peine bouger, de peur qu’un mouvement trop brusque ne la fasse fuir, reculer. Puis, elle prononça ces mots. Inattendus. Inespérés. Ces mots qu’il n’était pas certain de mériter. Il soupirait alors qu’il se passa une main au visage. Il l’avait attendue, il l’avait espérée. — "Well I'm sorry I never gave you a reason to show up...", soupira-t-il, haussant légèrement les épaules. Posant finalement son regard sur elle. Quelques secondes à peine avant que ça ne devienne trop. Trop difficile, trop douloureux. Le silence qui planait entre eux n’avait rien de confortable. Autre fois complices, amants, chaque instant n’avait pas besoin d’être meublé de paroles. Aujourd’hui, les non-dits pesaient lourdement sur ses épaules épuisées.  — "I guess I quickly figured out you weren't coming... I, I got it.", avoua-t-il platement, sa voix douce. Résilient. — "… And still I waited... For a long time.", s’entendit-il avouer, surpris. Surpris qu’il lui confesse ce moment humiliant. Mérité. Il avait été audacieux de l’inviter. Lui-même ignorait ce qu’il avait espéré d’une telle rencontre. Comptait-il lui avouer la vérité ? Lui offrir ses excuses ? Il l’ignorait, mais il l’avait vue l’espace d’un instant, l’espace de cet interview. Ses yeux avaient cherché les siens et elle avait parfaitement su les ignorer, professionnelle. De marbre. Et, toujours, il ignorait ce qu’il espérait. Cupide, il aurait tout voulu. Elle. Sa carrière. Ce qu’ils étaient, ce qu’ils avaient avant. La serveuse interrompit cette discussion délicate. Il souffla, une délivrance. Une opportunité pour se défiler. Le lâche, il sauta sur l’occasion. La remerciant alors qu’elle déposait leurs verres sur la table, aussitôt, portant le sien à ses lèvres. — "So, who's the lucky guy ?", demanda-t-il en reposant le verre sur la table. Un sourire était dessiné sur ses lèvres, camouflant maladroitement la jalousie qui lui nouait les entrailles. Il aurait voulu remonter les yeux vers elle, observer son visage alors qu’il lui posait cette question. Y chercher le moindre signe qui trahirait qu’elle pensait encore parfois à lui, peut-être. Mais il avait peur. Peur que s’il succombait à cette irrésistible envie de la toiser, de plonger son regard dans le sien, de s’attarder sur ses lèvres, sur son décolleté dans cette robe qu’elle avait mise pour un autre, qu’il ne pourrait jamais trouver la force d’arrêter, la force de détacher son regard. Son départ aussi brusque que brutal avait créé un trou béant dans sa vie. Sans doute qu’il ne trouverait jamais rien pour le remplir. Peut-être quelques soirées dans les draps de ses diverses chambres d’hôtel accompagné d'une admiratrice. Choisissant toujours celle qui parvenait à capter son attention. La chevelure de jais, de grands yeux expressifs ou encore une moue pulpeuse. N’importe quel détail sur lequel il pouvait s’accrocher, se faire croire l’espace d’un instant qu’elle était toujours auprès de lui. Chaque fois ce vide plus creux, cette amertume plus acerbe. Il avait perdu ce genre de chose qu’on ne parvient jamais à remplacer, ni à oublier.
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Elian Botsford
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:52


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Ils savaient tous deux ce qu’elle pensait réellement de son succès, de cette carrière qui n’avait rien de celle à laquelle il avait rêvé. Elle se doutait qu’il avait lu son article. Elle avait déversé toute sa rancœur dans cette critique acerbe, avilissante, les mots méticuleusement sélectionnés pour dépeindre ce qu’elle pensait de la musique insipide, médiocre de ce groupe dans lequel il avait perdu son essence. Elle aurait pu se réjouir de cet échec lamentable, mais elle éprouvait en vérité une profonde désolation pour celui qu’elle avait jadis aimé. Elle qui n’avait toujours que souhaité son succès, son bonheur. Elle eut un pincement au cœur quand il avoua à mi-voix qu’il n’avait jamais aspiré à cette carrière qu’il avait. Elle sentait son regard posé sur elle, mais elle n’osait relever les yeux vers lui. Un sentiment de culpabilité s’empara d’elle, l’espace que quelques secondes, son cœur se serrant dans sa poitrine. Ébranlée par son aveu, sa lèvre inférieure qu’elle ne pouvait s’empêcher de mordre doucement, révélant une moue déconfite. Les mots coincés dans la gorge, puis en suspens au bout des lèvres, elle laissa passer un soupir de soulagement à l’arrivée de la serveuse qui vint interrompre la conversation, lui permettant de gagner un peu de temps. À la recherche des bons mots, ses traits qui se voulaient stoïque, ceux-ci ne vinrent cependant pas, alors qu’elle laissait un nouveau silence s’immiscer entre eux. De nombreuses fois elle s’était questionnée, alors qu’elle tentait d’imaginer ce que Graham avait ressenti en constatant qu’elle ne viendrait pas. S’était-il senti humilié, attablé seul à leur point de rencontre, ou était-ce plutôt avec déception qu’il avait accepté l’évidence qu’elle ne le rejoindrait pas? Elle avait naïvement espéré qu’il ne l’avait pas attendue trop longtemps. — "Not that it changes anything, but I intended to come..." s’excusa-t-elle enfin d’une voix faible, les yeux rivés sur ses mains liées devant elle, ne réalisant que trop tard que cette confession, bien que véridique, n’aurait rien d’un baume sur le cœur de Graham. Sans doute serait-ce même l’effet contraire. Elle avait réellement eu l’intention de se présenter à ce rendez-vous, quelques mois plus tôt, mais elle y avait renoncé à la dernière minute, freinée autant par une incontrôlable angoisse que par manque de courage. Terrifiée à l’idée de l’affronter, de raviver la douleur de leur séparation, de sa trahison, mais surtout incapable de mettre de côté sa rancœur, elle avait préféré se défiler sans un mot, le laissant attendre dans le doute, puis enfin le mis devant cette cinglante évidence, celle qu’elle ne viendrait pas. Il avait eu ce qu’il méritait, s’était-elle dit, cherchant à se dégager de cette paradoxale culpabilité qui la tourmentait. Bien que ces mêmes remords refaisaient à présent surface, elle ne chercha pas à se justifier davantage. Elle porta plutôt son verre à ses lèvres, puis fronça les sourcils, dans un léger mouvement de recul, masquant d’un aplomb nonchalant sa surprise devant la question de Graham. Bien qu’imperceptible, un certain inconfort vint lui torturer les entrailles. Elle ne pouvait s’empêcher de trouver son ex-mari audacieux d’oser demander qui était cet homme qu’elle attendait. Sur ses lèvres parut un pâle sourire, alors qu’elle secouait lentement la tête. — "He's... the son of my parents' friends…", expliqua-t-elle brièvement dans un haussement d’épaules, l’impassibilité sur les traits, le détachement dans la voix. En soit, seule cette explication en disait suffisamment pour qu’il se fasse une idée préconçue du genre d’homme avec qui elle projetait finir la soirée. Le genre d’homme à épater la galerie avec sa fortune, ses bonnes manières, son important statut. Le genre d’homme qu’elle avait toujours méprisé, mais surtout, qui ne l’avait jamais intéressé. Elle marqua une pause durant laquelle elle se demanda s’il n’était pas préférable qu’elle ne s’avance pas davantage sur le sujet. Elle savait que la réponse ne l’intéressait pas, qu’il ne cherchait qu’à meubler cette conversation abondante des sous-entendus qu’ils préféraient tous deux ignorer. — "A rather charming, respectable man. Very nice, wealthy. Quite the gentleman. The perfect man my father always dreamed of for his daughter.", continua-t-elle, vantant les mérites de cet homme qui était tout ce que Graham n’était pas, ou du moins, aux yeux de son père qui n’avait jamais approuvé sa relation avec lui. Elle avait ce réflexe inconscient de le narguer, de tenter de provoquer chez lui une certaine jalousie, de chercher à le blesser comme il l’avait blessée, ce mécanisme égoïste enclenché pour protéger son cœur qu’il n’avait pas épargné. Devant lui, elle paraissait à la fois confiante et désinvolte, à la frontière de l’insolence, mais derrière les apparences feintes qu’elle affichait se dissimulait plutôt une femme brisée, à l’assurance fragilisée et au cœur meurtri. Une façade qu’elle ne se sentait pas prête à laisser tomber, incapable de baisser sa garde. Pourtant, elle se sentait fléchir, alors que ses yeux se posaient enfin sur la silhouette de Graham, ses prunelles ancrées à chaque parcelle de ce visage qu’elle connaissait par cœur. Enivrée, captivée par les images contradictoires qui se juxtaposaient devant elle de cet homme qui l’avait trahie, détruite, mais qui avait également été son amant, son confident. Happée par les souvenirs de leur complicité qui s’entrechoquaient à ceux plus douloureux. Un amalgame d’émotions éclectique, déstabilisant. Elle n’arrivait plus à détourner les yeux des traits familiers de Graham, qui pourtant semblaient à présent appartenir à un étranger. Son cœur battait férocement contre sa poitrine, alors qu’elle peinait à contrôler le tremblement de ses mains. — "A tad boring, if you ask me. And not really my type.", avoua-t-elle, sans vraiment réfléchir, un sourire étirant le coin de ses lèvres. Un aveu qu’elle regretta presque immédiatement, dissimulant son embarras en avalant une longue gorgée de son verre. Elle n'osait plus le regarder, se demandant ce qu'elle devait craindre, l'arrivée de son rendez-vous, ou ce moment passé avec ce fantôme de son passé.  
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Graham Milne
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:53


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Il n’avait jamais su adhérer à l’image de ce que ses parents espéraient pour leur unique fille. Ils avaient des attentes, des standards. Et Graham était loin d’ignorer le fait qu’il n’y correspondait tout simplement pas. Il avait toujours pu accepter, endurer les regards désapprobateurs de ses parents, en particulier ceux de son père, qui ne ratait jamais une occasion pour laisser sous-entendre qu’il n’était pas à la hauteur de sa fille. Parce qu’il l’aimait. Parce qu’elle l’avait choisi. Lui. Si elle jugeait qu’il était suffisant pour la rendre heureuse, comblée, alors Graham se devinait être l’homme le plus chanceux du monde. Peut-être qu’il partageait l’opinion de son beau-père, au fond. Peut-être qu’il savait qu’Elian méritait mieux que tout ça. Lui et ses rêveries. Lui et ses chansons. Son entêtement à jouer, à frapper à toutes les portes pour qu’on lui donne sa chance. Contre quoi ? Quelques billets à peine, à l’époque. Il n’avait jamais pu lui offrir cette belle vie dorée qui lui aurait été offerte si elle avait choisi un bon parti. Il n’avait jamais été à l’aise en leur présence, avec leurs questions lourdes de jugement. Pourtant, il avait toujours suffi qu’Elian glisse sa main dans la sienne ou susurre quelques mots doux à son oreille pour qu’il puisse endurer ces pénibles soirées. Ravaler sa fierté, son orgueil. C’était tout ce dont il avait besoin ; elle. Son toucher, son souffle contre sa peau, ses baisers. Sa présence. Calmer son anxiété, le réconforter après une prestation minable, le rassurer dans ses moments de doute. L’inspirer. C’était elle, dans ses chansons, dans ses airs. Dans sa tête, son cœur. Tout le temps. Il était créatif parce qu’elle était auprès de lui. Sa muse. Peut-être était-ce pourquoi il avait touché le fond à Londres. Parce qu’elle n’était pas là, pas avec lui. La distance les divisait et les doutes, les jugements contre lui, contre eux, revenaient. Lui empoisonnaient l’esprit. Il n’y avait pas sa main dans la sienne, ni ses lèvres contre sa peau pour le ramener à l’essentiel, à eux. Elle avait eu l’intention de venir. Graham fronça les sourcils, fixant obstinément son verre. Pourquoi s’était-elle ravisée ? S’était-elle rendue jusqu’à ce café, puis l’avait aperçu seul et rongé par la nervosité ? Déglutissant péniblement, une vague de honte, d’humiliation s’emparant de lui. Comme il s’était senti alors qu’il attendit naïvement son arrivée qui ne vint jamais. Il n’osa pas la questionner, incertain de pouvoir encaisser ses réponses. Il se demandait ce qu’elle voyait quand elle posait les yeux sur lui. Si elle le réduisait à une erreur appartenant au passé. Si leurs destins qui s’étaient entremêlés durant presque une décennie représentaient pour elle des années gâchées de sa vie. Le soulèvement insolant d’un sujet aussi tabou que dangereux. Une lame à double tranchant. Il cherchait à assouvir sa curiosité, nourrir cette oppressante jalousie qui grondait dans ses entrailles. Aussi, à se rappeler sadiquement qu’ils n’étaient plus ensemble. Que sa vie avait continué, que son cœur était libre. Il avait fait preuve de trop d’audace et il en payait le prix alors qu’elle listait les qualités infinies de son prétendant. L’homme parfait. Une grimace courbait les commissures de ses lèvres qu’il tentait vainement de dissimuler en sourire. Elle attendait celui qui lui était destiné depuis le tout début. Celui qui aurait rendu les parents fiers, celui qui lui aurait tout offert. Il hochait la tête, les lèvres pincées. Il n’osait la regarder, se sachant incapable d’encaisser l’air qu’il devinait arrogant, triomphant sur ses traits. Puis, ces mots. Cette confession, celle sur qui il aurait voulu se rattacher. Comme un espoir, une ouverture. Mais il ne pouvait pas. Il déglutit péniblement, troublé. Perdu. S’il lui proposait de partir, là, tout de suite avec lui, de laisser en plan ce prince charmant, le ferait-elle ? Il savait qu’il ne pouvait pas lui faire une telle proposition. Qu’il n’en avait pas le droit. Qu’il ne pouvait pas non plus profiter de cette confusion qui planait en elle. Probablement troublée de le voir, probablement légèrement affectée par l’alcool. — "Well your father must be overjoyed…", lança-t-il d’un ton léger, farceur. Ce même sourire en façade, ce même resserrement pénible dans sa poitrine. Il avait choisi d’ignorer ce sourire aux coins des lèvres d’Elian, celui qui aurait pu facilement raviver une flamme qui n’avait même jamais été éteinte. Graham l’observait méticuleusement alors qu’il portait également son verre à ses lèvres. — "Heard this place was great for meeting people.", lança-t-il, se défilant, changeant  de sujet, avant de prendre une longue gorgée. L’allusion à leur propre rencontre évidente. Un demi sourire aux lèvres, il portait son attention vers le coin de la pièce, cette petite scène où il s’était produit d’innombrables fois. L’endroit même où il se tenait quand il avait posé le regard sur elle la toute première fois. Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’il fermait les yeux. — "Everything's the same, but damn, it feels like a lifetime ago.", soupira-t-il, reportant son attention vers elle. C’était peut-être ce qui le rendait malade. La voir attendre un autre. Ici, dans cet endroit qui fut le leur. Ces murs entre lesquels ils s’étaient réfugiés de nombreuses fois, où elle était venue l’écouter, où ils avaient célébré des anniversaires. Il supposait qu’elle avait pu l’effacer de ces lieux, qu’elle n’en avait pas eu le choix. Elle n’avait pas fui comme lui. Elle avait dû composer avec les souvenirs de leur amour étalé à chaque coin de Weymouth. Une vague de remords effaça l’air nostalgique de son regard. Pourquoi avait-il fallu qu’il l’aborde. Pourquoi n’avait-il pas pu la laisser à cette nouvelle vie, celle dont il ne faisait plus partie ? Il retint un je suis désolé lourd de sens, se contenta de baisser le regard sur ses doigts qui pianotaient nerveusement sur le bord de la table. Mais il l’était, désolé.
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Elian Botsford
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:54


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Machinalement, elle tournait son verre entre ses doigts, l’air distrait. Légèrement grisée, les esprits embrouillés, elle acquiesça d’un faible hochement de tête quand Graham mentionna la joie que devait ressentir son père à l’idée de cette invitation qu’elle avait enfin acceptée. Discrètement, elle contemplait les traits de son ex-mari, tentant en vain de discerner le fond de sa pensée, mais l’expression qu’il affichait était indéchiffrable. Elle devinait qu’il ne devait pas se réjouir de la simple mention de cet homme qui l’avait tourmenté tout au long de leur relation. — "Oh him? He’s ecstatic. Couldn’t be more thrilled.", répondit-elle, laissant s’échapper d’entre ses lèvres un léger rire, son ton pourtant dénué d’enthousiasme. Dans ses yeux brilla momentanément l’ombre d’une ancienne complicité, ses prunelles toujours fixées sur lui. Il n’avait pas tort; son père n’aurait pu être plus satisfait d’enfin voir sa fille se plier à ses standards. Graham avait toujours été ce choix qu’Elian avait fervemment défendu, dans cette vie toute tracée d’avance. Ce choix désapprouvé, incompris, cette décision assumée en dépit de la contrariété qu’elle avait engendrée chez ses parents. Elle n’avait jamais ignoré ce que pensait son père de Graham, qui ne représentait en rien cette idée illusoire qu’il se faisait du gendre idéal, de ce parti parfait pour son unique fille qu’il chérissait, mais surtout pour laquelle il ne souhaitait que le meilleur. Nombreuses étaient les fois où il avait remis en doute sa décision de poursuivre sa vie avec un homme comme Graham. Qui n’avait aucun avenir à lui offrir, ou du moins, pas suffisamment acceptable, confortable. Elle n’avait cependant jamais remis en doute son mariage avec lui, encore moins ses sentiments, ignorant les réprimandes incessantes de son père. Elle s’était impétueusement affirmée face à ses commentaires souvent abjects, défendant les intérêts de celui qui avait su gagner autant son cœur que confiance. Tout au long de son union avec lui, elle avait gardé sa position, s’accrochant autant à ses principes qu’à son amour fou pour lui, tenant tête à ses parents dès que l’occasion se présentait, n’hésitant pas à les remettre à leur place d’un aplomb autoritaire. Sa relation avec Graham avait toujours été l’unique chose qu’elle ne remettait pas en doute, convaincue qu’elle ne s’était pas fourvoyée en le choisissant lui plutôt que tous ces autres prétendant qui s’étaient imposés à elle. Graham s’était pourtant chargé de lui prouver le contraire, n’épargnant pas son cœur au passage. — "You know that I don’t care what my father thinks is best for me... but I already tried to challenge him and go against his will. We both know where that got me. So, I told myself that I could give this perfect man a chance.", dit-elle dans un haussement d’épaules, ennuyée, l’accusation lourde de sous-entendus. La vérité était qu’il n’avait rien à envier à cet homme à la fortune superflue et aux éloquences ennuyantes. Le soulèvement cadencé de sa poitrine au rythme accéléré de ses respirations, ainsi que ses entrailles fermement nouées témoignaient de cette évidence qu’elle refusait d’accepter : il serait toujours l’unique détenteur de son cœur. Un nouveau sourire effleura ses lèvres, alors qu’il évoquait leur rencontre, dans ce même endroit, de nombreuses années plus tôt. Elle secoua doucement la tête, se remémorant difficilement tous ces moments passés entre ces murs, ses souvenirs là ramenant à ce moment où ses yeux avaient croisés les siens pour la première fois, à ce baiser échangé qui avait marqué le début de sa plus belle histoire, puis à ces nombreuses soirées, ou elle s’était laissé bercer par le son de ces chansons qu’elle savait rédigées exclusivement pour elle. Les yeux embués par la nostalgie, elle hocha la tête approuvant silencieusement ce que Graham avait avancé. Ces réminiscences appartenaient à une autre époque, qui semblait si loin derrière elle qu’on aurait dit qu’un siècle s’était écoulé. Pourtant, paradoxalement, la sensation qu’elle ressentait en se laissant happée par ces souvenirs était vive, douloureuse, la transperçant comme une lame acérée. — "I still remember all those evenings I spent here, watching you play on this stage. You were so passionate. Your music was… incredible. Meaningful. It had a soul. That changed. A lot.", prononça-t-elle, un mélange de désolation et de mélancolie transparaissait dans sa voix. Les mots laissés en suspens, une allusion évidente à cette carrière qui n’avait rien de celle qu’il avait espérée. L’homme devant elle n’avait plus rien de cet artiste créatif et passionné qui avait su la faire vibrer par ses couplets accompagnés de la guitare qu’il grattait avec virtuosité. Elle se demandait s’il existait encore, dissimulé derrière cette image du musicien célèbre, mais fastidieux, qu’il était devenu. Elle repensait à son article, aux mots blessants qu’elle avait employés, en sachant qu’il les lirait, aux sentiments qu’ils provoqueraient. À présent, elle ressentait cet urgent besoin de se justifier de ces termes acides, offensants, qui pourtant ne faisaient que refléter ce qu’ils savaient tous les deux, la médiocrité de ce groupe auquel il appartenait à présent. Toute la rancœur qu’elle éprouvait à son égard ne pouvait égaler cette tristesse qu’elle ressentait quand elle pensait à l’essence de son talent qui s’était effacée dans ce groupe qui ne lui ressemblait pas. — "What the hell happened, Graham? This band of yours… it’s not you. It’s not the music of the man I used to know." The man I used to love. Ces mots qu’elle ne se permit que de penser, le regard ailleurs, le cœur serré dans la poitrine. Elle avait toujours été sa plus fidèle admiratrice, à croire en son rêve autant qu’il y croyait, à n’espérer que son succès et son bonheur. C’était cette conviction qu’il avait tout pour percer qui l’avait poussée à délibérément le laisser immoler la relation qu’ils avaient bâtie pour donner une chance à sa passion. Elle n’arrivait pas à comprendre ce qui l’avait poussé à capituler. Elle ne pouvait empêcher cette pensée récurrente qui la hantait de lui marteler l’esprit, depuis qu’elle avait entendu ses chansons écorchées. Tous ses sacrifices, au détriment de leur union, est-ce que ça en avait vraiment valu la peine?  
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Graham Milne
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:54


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Ses propos étaient lourds de sous-entendus. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus. Ils savaient tous les deux ce qui était impliqué. Il ne pouvait s’empêcher de se demander combien d’autres rendez-vous il y avait eu. Combien d’autres hommes avaient eu le plaisir de la courtiser depuis leur rupture ? Les dents serrées, une profonde inspiration. Il n’avait pas le droit de ressentir cette jalousie, il le savait. — "Maybe he always knew what you needed.", soupira-t-il. Il pouvait difficilement s’imaginer une vie sans elle. Une vie où elle aurait écouté les conseils de ses parents, si elle avait mis fin à leur relation. Elian avait fait partie de sa vie si longtemps, avait teinté chacun des souvenirs qu’il gardait de son passé. D’une vie plus simple, heureuse. Il ancrait son regard dans le sien. À la recherche de réponses dans ses iris, peut-être. Désirant déchiffrer l’énigme qu’elle était devenue. Il avait supposé qu’elle le détestait désormais. C’était ce qu’il avait cherché à provoquer. Faire en sorte qu’elle le quitte afin de la libérer. Parce que lui était trop lâche pour le faire. S’en savait incapable. Il l’aimait trop. Assez aussi pour l’épargner. Convaincu que si elle venait à la détester, qu’elle décidait de le quitter, il ne pourrait plus la blesser. Qu’il ne pourrait plus continuer de la désappointer. Elle évoquait cette époque où sa musique était sa fierté. Graham ressenti un pincement à son cœur. Le cœur lourd, triste. Combien de fois avait-il pu jouer jusqu'à ce que ses doigts le fassent souffrir, épuisé. Les ampoules qui ornaient ses doigts, témoignant de sa ferveur, sa passion. À cette époque où chaque fois qu’il foulait une scène, il avait l’impression d’avoir une boule au creux de son abdomen. Le trac, mais aussi l’excitation de jouer. Aujourd’hui, il était sur le pilote automatique. Il n’avait pas le choix. C’était la seule façon qu’il avait trouvée pour continuer, pour avancer. Un retour en arrière était impossible et il préférait ne plus ressentir quoi que ce soit. Il était toujours épanoui sur scène. Cette exaltation, comme une drogue. Une bouffée d’adrénaline. Mais chaque fois qu’ils massacraient ses chansons, il se refermait. Lui non plus ne se reconnaissait plus. Il soupira. — "Well one thing I’ve learned is that meaningful music doesn’t sell.", rétorqua-t-il sèchement. Sur la défensive. Il soupira, détendant les muscles de son corps tendu, crispé. Les coudes sur la table, il plongea son visage aux creux de ses mains. Il n’était pas sans réaliser qu’il venait d’avouer quelque chose qu’il n’aurait pas dû dire. Que sa musique d’avant ne vendait pas. À cette époque où il tâchait de lui faire croire que tout allait pour le mieux. Qu’il travaillait fort pour percer dans l’industrie. Cette époque où ses mensonges s’accumulaient à une allure alarmante. Où il tâchait de se réconforter en se convainquant qu’il mentait par amour, pour elle. Il frottait ses paumes contre son visage, réfléchissant. À ce qu’il pouvait lui répondre. Tout ce qu’elle disait était vrai. Tout ce qu’elle pensait, il le pensait aussi. — "Look, I don’t know what the hell happened okay. It just kinda happened. Someone told me about this band that needed a guitarist and before I knew it I was in the band. We got into the studio and it just … all happened so fast. The tour and … everything.", expliqua-t-il, méticuleusement. La popularité soudaine, l’argent, … Il ne lui avoua pas qu’il n’avait pas eu le luxe de refuser l’offre du groupe, qu’il n’avait rien. Que sa musique si passionnée, si significative n’intéressait personne sauf lui – et elle, à une époque. Il n’avait pas choisi le groupe, il avait dû s’en contenter. Survivre. — "I know that it’s bad. We suck. ... Great article, by the way. You sure know how to destroy someone.”, lâcha-t-il dans un rictus, hochant légèrement la tête. Relevant vers elle un regard teinté d’amusement. Un sourire lui tiraillait les coins des lèvres, il retenait un léger rire. Il ne savait pas pourquoi, ne comprenait pas. Peut-être que l’alcool commençait à l’affecter, à l’engourdir. L’article l’avait blessé. Il supposait que c’était ce qu’elle recherchait. Une certaine victoire sur ce qu’il lui avait fait. L’humilier à son tour. Sa vengeance. Il récoltait ce qu’il avait semé. Il ne pouvait réellement la blâmer pour l’article, pour son opinion. Il la partageait. Entièrement. Pourtant, une part de lui était accoutumée à ce qu’elle soit de son côté. Qu’elle soit fière de lui, qu’elle l’encourage. Les autres membres du groupe avaient balayé la critique du revers de la main. Fuck her, who does she think she is anyway? Les autres avaient ri, appuyant les propos du chanteur. La mâchoire crispée, les poings fermés. Il s’était levé d’un bond, furieux. Il ne répondait plus de lui-même. She’s my wife. Cette rage qui bouillait en lui. Depuis qu’il avait joint les rangs du groupe, depuis qu’il était divorcé, depuis trop de temps. On les avait séparés rapidement. Laissant cet événement derrière eux, sans jamais y refaire allusion. Elle avait craché sur eux, avec ses mots, sur ces pages. Les avait rabaissés, exposés, humiliés. Et, pourtant, il avait encore le réflexe singulier de prendre sa défense. À elle. Jamais il ne les laisserait – eux ni personne d’autre – dire quoi que ce soit contre Elian. — "The songs are playing on the radio, people come to our shows … I can’t really complain, can I?", articula-t-il en haussant les épaules. Il était sans doute chanceux. Il vivait de sa musique, c’était ce qu’il avait toujours voulu. C’était un rêve que peu de gens avaient la chance de réaliser. Mais, lui, il avait réussi. Il était persévérant, tentait-il de se convaincre. Il avait atteint son objectif. En quelques sortes. Il avait sacrifié toute sa vie, toutes ses convictions. Pour se produire sur scène, pour quelques heures sous les projecteurs. Mais que lui restait-il au juste ? — "It’s just … I don’t know. I guess things don’t always go as planned.", soupira-t-il, songeur. Sa carrière, leur relation. Lui-même. Il était encore jeune et, pourtant, si épuisé. A bout de souffle. Éreinté par la tournée, éreinté par cette nouvelle vie dans laquelle il n’avait aucun repère. Seul. Relevant machinalement les yeux vers l’entrée du pub chaque fois qu’il percevait la porte ouvrir. Quand serait-ce celui qu’elle attendait ? Combien de temps auprès d’elle lui restait-il ? Il porta son verre à ses lèvres une énième fois. Déglutissant péniblement sa gorgée alors qu’une pensée lui traversait l’esprit : était-ce la dernière fois qu’il la voyait?
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Elian Botsford
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:55


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Ils ne s’étaient pas reparlé à la suite de leur divorce, qui s’était fait rapidement, machinalement. Des années de bonheur envolées, il ne lui restait plus que ses doux souvenirs entachés, mais surtout, d’innombrables questions demeurées sans réponse. Nombreuses étaient les fois où elle avait voulu le contacter, pour lui exprimer toute sa douleur, extérioriser la colère qui la détruisait. Sans doute était-ce ces émotions refoulées qui s’étaient enfin libérées dans cet article où elle n’avait pas ménagé ses mots. L’avait-elle blessé avec son article? Assurément. L’avait-elle délibérément fait pour le détruire? Inconsciemment, peut-être. Mais elle estimait que la vengeance était douce en comparaison avec ce qu’il lui avait fait. N’était-ce pas lui qui l’avait détruite? Elle s‘apprêtait à lui faire la remarque, mais se ravisa, interpellée par l’éclat rieur de son regard, puis l’ombre du sourire aux coins de ses lèvres. — "I would apologize for the article… but you and I both know I only spoke the truth. You’re way better than this band. But hey, thousands of people seem to like it, so who am I to judge.", lâcha-t-elle dans un haussement d’épaules, une moue aux lèvres. Elle s’abstenait de mentionner ses chansons qu’ils avaient ruinées, bien que ce n’était pas l’envie qui manquait. Elle peinait encore à croire qu’ils avaient pu, en plus de s’approprier ses paroles, les écorcher de la sorte. Pourtant, le succès du groupe était fulgurant. — "I guess I would've hoped that at least it was all worth it, you know. The distance, the lies... this whole mess only to end up in a band you don't even like.", continua-t-elle, la déception lisible sur ses traits. Elle aurait voulu lui dire qu’il n’avait eu que ce qu’il méritait, que le karma s’était bien occupé de lui. Mais en dépit de tout, elle ne pouvait s’empêcher d’être désappointée pour lui, persuadée que son talent et ses efforts auraient dû lui offrir tellement plus que ce succès insipide. Elle ne pouvait faire autrement que de juger ses innombrables fans qui n’avaient pas la moindre idée de ce qu’il valait réellement, ni de ce qu'elle avait eut le privilège d'entendre alors qu'il ne semblait jouer que pour elle. Elle haussa un sourcil lorsqu’il avoua dans un soupir que les choses n’allaient toujours pas comme prévues. Elle secoua légèrement la tête, les yeux rivés sur lui. — "Believe me, I know. My plans sure changed when you cheated on me and destroyed our marriage.", répliqua-t-elle spontanément, un rire franchissant le seuil de ses lèvres engourdies, étirées d’une mimique amusée qui détonnait avec l’acerbité de son propos. Le regard brillant qu’elle gardait posé sur lui, ainsi que son ton léger, entraient en contradiction avec son accusation brutale. Elle n’avait jamais pensé s’en remettre. Brisée, furieuse, démolie, elle avait perdu tous ses repères et les semaines suivant son divorce demeuraient encore à ce jour un flou duquel elle ne gardait que de vagues souvenirs. Accablée par l’humiliation de donner raison à son père, mais surtout d’avoir eu en Graham une confiance aveugle, elle s’était perdue dans une spirale malsaine d’autodestruction. Sa trahison l’avait changée, la transformant en ce qu’elle n’aurait jamais pensé un jour devenir. Il avait de son aveu bafoué le portrait idéal qu’elle s’était imaginé de leur vie, réduisant à néant les plans qu’elle avait naïvement établi pour eux. Il n’y avait pas mieux placé qu’elle pour savoir que les choses n’allaient pas toujours comme prévues. Elle baissa les yeux sur son téléphone, momentanément distraite par les tintements consécutifs qu’il émit. Une notification l’informa de trois nouveaux messages, qu’elle parcouru rapidement du regard, les sourcils froncés. Stuck at work., disait le premier. Elle réprima cette instinctive envie de lever les yeux au ciel, agacée qu’il ne vienne réfuter cette première impression qu’elle s’était fait de lui. Le typique workaholique, avec qui elle passerait assurément toujours en second plan. Il n’était pas arrivé que déjà il l’exaspérait. Un profond soupir s’échappa d’entre ses lèvres à la lecture des deux messages suivants. Deeply sorry. Be there soon., suivit de I’ll make it to you, promise. Sur ses traits paraissaient un mélange de contrariété et de soulagement. Agacée qu’il la laisse en plan devant son ex-mari qui ne devait qu’espérer qu’elle vive ce qu’elle lui avait déjà fait vivre. Sans se l’avouer, elle était surtout ravie de pouvoir passer encore un peu de temps en sa compagnie. — "Looks like I have time for another round.", lui dit-elle, un sourire étirant le coin de ses lèvres, une lueur amicale animant ses iris. Le précédent moment d’embarras semblait à présent derrière elle, remplacé par le début d’un enivrement qui étouffait autant ses inhibitions que sa rancœur. Elle se sentait à la fois grisée et légère, sa colère atténuée par l’alcool qu’elle avait bu trop rapidement. Un sourire qui ne quittait plus ses lèvres, le menton enfoui au creux de sa paume, ses prunelles fixées sur Graham, il était évident qu’un verre de plus serait un verre de trop.  — "I’m glad you’re here to keep me company. Despite everything, I kinda missed you.", lui avoua-t-elle, spontanée, irréfléchie, l’observant un peu trop intensément. Cette vérité réfrénée, inavouée, à présent prononcée sans y penser. Elle baissait sa garde au même rythme que descendait le contenu de son verre, qu’elle porta allégrement à ses lèvres pour en terminer le contenu.
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Graham Milne
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:56


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Way better than this band. Il n’arrivait pas à soutenir son regard, gêné. Son estomac noué, un léger sourire incontrôlable à ses lèvres. Parce que son avis comptait plus que celui des autres. Parce qu’après tout ce temps, c’était encore ses mots qui le gênaient. L’intimidait. Assis face à elle, il se sentait petit, minable. Les remords lourds autant sur sa conscience que sur ses épaules. — "You know your opinion was always more important to me.", souffla-t-il faiblement, maladroitement. Il se mordit la lèvre, parce qu’il avait parlé sans le vouloir. Il n’avait pu retenir cette pensée. Cet aveu. Il souhaitait que le brouhaha qui les entourait suffirait à ce que ses paroles n'atteignent les oreilles de son ex-femme. Il poussa un soupire alors qu'elle lui résumait son parcours. La distance et les mensonges. Les épreuves qui avaient teinté les derniers moments de leur mariage. Il posa son menton au creux de sa paume, la moue à ses lèvres dissimulée par ses doigts. Tout ça pour quoi au juste? Il connaissait son parcours. Mieux que quiconque. Mais de l'entrendre sortir de sa bouche, à elle, avait un impact de plus. Il laissa ses paroles en suspens. Incapable de la réfuter, incapable de mentir en lui affirmant que ce n'était pas si mal, de se montrer convainquant en lui disant qu'il s'estimait chanceux, heureux de son sort. La célébrité, le succès, l'argent, les femmes. Rien de tout ça n'avait réellement d'importance. Il avait seulement cru qu'il en avait besoin, pour être heureux, comblé. When you chatead on me and destroyed our marriage. Le souffle coupé. Par la brutalité, la véracité de ses propos. Une claque en plein visage. Le rire qui accompagne sa réplique le déstabilisa. Il ne savait pas comment ni quoi répondre. La tête basse, un sourire presque imperceptible était cependant affiché sur ses lèvres. Peut-être était-ce l'ironie de se retrouver pour la première fois l'un face à l'autre, dans ce même lieu où ils s'étaient rencontrés. Peut-être une surcharge d'émotions. Peut-être avaient-ils déjà pleuré toutes les larmes possibles pour leur union brisée. Il venait d'ouvrir la bouche, espérant trouver des paroles, des excuses à lui offrir, quand son portable sonna. Il se ravisa, observant attentivement son visage alors qu'elle lisait les messages reçus. Allait-il bientôt la soulager de son calvaire, celui de passer ce moment en sa compagnie? Il comprit à sa réponse qu'il serait en retard. Graham devait réprimer le sourire qui cherchait à s'emparer de ses lèvres. Satisfait à l'idée qu'il puisse faire mauvaise impression auprès d'Elian. Elle suggéra une autre tournée, un sourire aux lèvres. Une lueur qu'il n'avait pas vu dans son regard depuis longtemps. Depuis une autre époque. — "Shouldn't you pace yourself? Your date might wonder why you needed so much liquid courage before going out with him...", demanda-t-il un sourcil arqué et une teinte de malice dans la voix. Refoulant l'ombre d'une crainte que ce pseudo prince charmant n'ait l'idée de profiter d'une Elian déliée par l'alcool. Ou était-ce lui qui profitait d'elle? Néanmoins, il fit signe à leur serveuse qui se trouvait à quelques tables d'eux. Ses coudes posés sur la table, son corps penché vers l'avant. Son propre sourire mimiquait celui qui illuminait les lèvres d'Elian. Il ignorait à quel point son comportement était sincère, à quel point il était imposé par l'alcool. Sans doute que la réponse le heurterait. Peut-être que lui aussi commençait à ressentir les effets de l'alcool qu'ils avaient bu rapidement. Imprudemment. A la fois nécessaire pour se donner le courage de s'affronter, à la fois dangereuse alors que tant de non-dits demeuraient entre eux. Despite everything, I kinda missed you. Il baissa les yeux à nouveau. Incapable de comprendre le mélange d'émotions qui se bousculait en lui. Inspirant profondément, il osa remontrer le regard vers elle. S'attardant sur les traits de son visage adoucis, rieurs. La teintes rosée qu'avaient prise ses joues. Ses lèvres. — "I've missed you everyday." Un aveu qui confirmait que le mur qu'il s'efforçait de maintenir avait été ébranlé par son intoxication. Et pourtant, il continuait de la regarder, incapable de briser le contact. — "I ... I didn't just lose my wife that day. I lost my best friend and my muse... I think I lost a part of me.", avoua-t-il lentement. Finalement capable de baisser les yeux, la honte plus forte que l'effet de magnétisme qu'elle possédait sur lui. Portant son verre à ses lèvres, il en terminant le contenu d'un trait. — "Maybe I should leave.", articula-til, les sourcils froncés. Il savait ce qui l'attendait. Il doutait d'être capable de la regarder partir avec un autre.
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Elian Botsford
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L’ombre de leur ancienne complicité s’immisçait timidement entre eux, fissurant peu à peu ce mur qu’ils s’étaient efforcé de dresser entre eux pour se protéger l’un de l’autre. Il ne lui restait plus rien de cette façade froide et arrogante avec laquelle elle l’avait précédemment abordé. Adoucie, mais surtout détendue, elle se surprenait à apprécier sa compagnie, sans la moindre amertume. La remarque de Graham à la suite de sa proposition d’une nouvelle tournée lui arracha un léger rire, qu’elle réprima en se mordillant doucement la lèvre. Peu à peu, elle le reconnaissait. Le Graham qu’elle avait aimé, celui qu’elle connaissait jadis par cœur. Elle le reconnaissait dans ses mimiques. Dans sa répartie. Puis soudainement, elle avait l'impression d'être attablée avec un viel ami, plutôt qu'avec un étranger de qui elle ne connaissait plus rien. Elle secoua la tête, dans un haussement d’épaules. Il n’avait pas tort. Il serait préférable qu’elle ralentisse la cadence, mais au point où elle en était, il était probablement trop tard. — "It’s going to take more than a few drinks to make this date bearable, I’m afraid", lui avoua-t-elle en soupirant, une moue à la fois lasse et amusée aux coins des lèvres. Elle ne le réalisait que maintenant. À quel point il lui avait manqué. Sa rancœur, à présent dissipée, avait laissé place à une certaine nostalgie. Silencieuse, elle l’observait. Son regard, ancré au sien, s’attardait sur l’amalgame d’émotions dépeintes sur son expression qu’elle peinait à déchiffrer. Ses aveux, empreints d’une vulnérable sincérité, étaient autant inattendus que déstabilisants, si bien qu’elle ne savait comment lui répondre. Elle aurait voulu lui confier qu’en dépit de toute la colère qu’elle avait éprouvé à la suite de sa trahison, il lui avait manqué à tous les jours. Qu’elle avait elle aussi, perdu à la fois son confident, son meilleur ami, mais surtout l’homme de sa vie. Les mots coincés dans la gorge, elle soutenait plutôt son regard, jusqu’à ce qu’il baisse enfin les yeux. — "Please don’t.", rétorqua-t-elle presque immédiatement, quand il suggéra partir, son timbre de voix implorant. — "I really am enjoying your company", insista-t-elle. Elle ne savait plus qui parlait. Son cœur, l’alcool, ou peut-être les deux. Ce qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait pas envie de le voir partir, ou du moins, pas maintenant. Pas alors qu’ils étaient enfin en mesure de s’ouvrir l’un à l’autre. Un soupir s’évada d’entre ses lèvres. — "I feel the same way, you know….", avoua-t-elle, faiblement. Elle pencha la tête, tentant de regagner son attention. — "Not only did I lose my better half, I lost the person I cared about the most. It left a hole in my heart, in my life." Son cœur, qu’il avait brisé en un millier de morceaux. Sa vie qu’il avait ravagée. Elle leva les yeux pour croiser ceux de l’homme avec qui elle devait réellement passer la soirée, qui avançait dans leur direction. Elle fut ramenée brutalement à la réalité, instantanément désenivrée. Enfin arrivé, alors qu’elle ne l’attendait plus, alors que, secrètement, elle espérait qu’il lui ne viendrait pas. Elle ne pouvait masquer sa perplexité. Ses derniers messages l’avaient laissée sous l’impression qu’il arriverait beaucoup plus tard. Les sourcils légèrement froncés, elle en vint à la conclusion qu’il avait écourté ses empêchements pour la retrouver plus rapidement. — "Looks like I’m gonna have to go… And the other round will have to wait for another time.", se désola-t-elle, alors qu’il arrivait à leur hauteur. Elle se leva machinalement, d’un pas imperceptiblement chancelant. Elle n’osait plus un regard dans la direction de son ex-mari, regrettant à présent d’avoir insisté pour qu’il reste à ses côtés. Un sentiment de malaise lui nouait les entrailles, alors qu’elle tentait un sourire assuré à l’égard du nouvel arrivant, à qui elle fit hâtivement la bise. Elle se défila de la main possessive qu’il avait posée sur sa hanche, puis lui indiqua qu’elle le retrouverait après s’être rafraichit à la salle de bain. — "It was nice seeing you, old friend.", souffla-t-elle à l’intention de Graham, reprenant l’appellation avec laquelle il l’avait invitée à sa table. Elle se détourna des deux hommes, laissant planer un lourd silence inconfortable. Elle s’engouffra dans la petite salle de bain du bar, le cœur tambourinant férocement contre sa poitrine, l’esprit tel un épais brouillard. Elle profita de cet instant loin du brouhaha ambiant pour tenter de clarifier ses idées, mais en franchissant à nouveau l’embrasure de la porte, elle était toujours aussi convaincue qu’elle venait à la fois de ruiner son rendez-vous, ainsi que ses chances à une potentielle réconciliation avec ce fantôme de son passé qu’elle pensait avoir oublié.
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Graham Milne
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:57


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Please don’t. Il acquiesça doucement, se pliant à sa demande. Il lui semblait inévitable qu’il regrette cette décision. Rester voulait dire la voir partir. Rester voulait dire qu’il le verrait, celui qui viendrait hanter ses pensées alors qu’il ne pourrait faire autrement que les imaginer ensemble pour le reste de la soirée. De la nuit. Et pourtant, il était momentanément rassuré par ses propres. Elle appréciait sa compagnie. Le sourire qui voulait étirer les commissures de ses lèvres tomba rapidement alors qu’elle lui avouait ce qu’elle avait perdu. Par sa faute. Il n’avait pu que les imaginer, les dommages collatéraux. Séparés par la distance, il n’avait pas eu à faire face à ce qu’il avait fait en terminant leur mariage aussi abruptement. Il ne pouvait que s’imaginer la peine qu’elle avait ressentie. Supposé qu’elle ressemblait à celle que lui vivait.  Elle, déchirée par la trahison de sa supposée infidélité. Lui, par ses propres mensonges. Les yeux obstinément rivés sur son verre vide, trop honteux pour soutenir son regard. — "Elian, I …", tenta-t-il doucement, en osant finalement relever les yeux vers elle. Mais elle ne le regardait pas. Son regard, surpris, plutôt posé sur quelque chose, sur quelqu’un, plus loin. Il tournait la tête au même moment où il arrivait à leur table. Il se maudissait d’être resté. Elian, debout, lui faisait la bise tandis que la main de l’homme trouva place sur sa hanche. La jalousie lui tiraillant les entrailles, la mâchoire crispée. Old friend. L’appellation réussit à lui arracher un faible sourire. Il la salua d’un léger signe de tête, alors qu’elle tournait les talons, ne lui laissant le temps de répliquer. De toute façon, il lui semblait impossible de formuler la moindre phrase. Il pouvait sentir le regard de son cavalier posé sur lui. Pouvait sentir le poids d’un jugement sur ses épaules, mais Graham se refusait à le regarder. Parce qu’il se refusait à lire l’expression triomphante qu’il devinait sur les traits de son visage. Refusait de voir le portrait typique de ce que représentait un bon parti pour Elian selon les attentes de sa famille. Déposant quelques billets sur la table, Graham s’éclipsa rapidement alors que l’autre homme semblait déjà avoir porté son attention sur son portable. Après quelques pas, il stoppa. Son regard valsant entre la sortie et le fond du pub. La salle de bain. Un regard furtif jeté derrière son épaule et il se lançait. S’enfonçait dans le pub, allait la rejoindre. Sans plan, sans but. Le coin était sombre, mal éclairé. Le brouhaha de la salle principale comme un écho qui lui brouillait les esprits. Perdu dans ses pensées, il sursauta imperceptiblement lorsque la porte ouvrit. Il fit quelques pas vers elle. Il réalisait désormais à quel point l’endroit était étroit. Reculé. Intime. Il déglutit péniblement, réalisant qu’il n’avait pas le droit de lui demander. Sachant très bien que les mots qui lui brûlaient la langue étaient ceux qui l’imploreraient de pas y aller. De pas quitter avec lui. — "Have a nice time, Elian.", lâcha-t-il, sans réelle conviction. Le sourire courtois sur ses lèves n’atteignait pas son regard, trahissant son amertume. Il hochait doucement de la tête, il devrait partir. Elle méritait de sortir, méritait de trouver quelqu’un. Méritait mieux que lui. Il se répétait les mots, se les martelait. Il devait avancer, partir. Mais il fit quelque pas vers elle, supprimant la distance qui les séparait. Aussitôt ce parfum familier. L’odeur de sa femme. — "Don’t go. I can take you anywhere you want. Just … Don’t leave with him. " Légèrement penché vers elle, son souffle glissant sur la peau de son cou, alors qu’il l’implorait. Sa fierté et son orgueil reposaient entre ses mains. Les battements de son cœur martelant contre sa poitrine. S’il avait usé de courage pour lui demander de rester, Graham doutait qu’il en possédait suffisamment pour accepter un refus de sa part.
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Elian Botsford
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Sujet: Re: -- not your fault but mine   -- not your fault but mine Empty15.01.22 14:57


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Elle ne put masquer sa surprise quand elle tomba face à face avec lui. Ses traits affichant à la fois surprise et incertitude, elle fronça les sourcils. Les esprits embrouillés, la tête qui tournait légèrement, elle peinait à reprendre le contrôle de ses sens. Have a nice time, Elian. Courtois, un peu désinvolte, son sourire effacé. Il semblait hésitant. Un léger sourire vint étirer ses lèvres, alors qu’elle le remerciait d’un simple hochement de tête. Ils savaient tous les deux qu’elle n’avait plus la moindre envie de se rendre à ce rendez-vous. Elle était déstabilisée par sa présence. Seuls, dans cet espace restreint qui semblait coupé du brouhaha environnant, les sons du pub n’étant plus à présent qu’une lointaine distorsion. Elle ne parvenait à soutenir son regard, ébranlée par cette proximité qu’il imposait entre eux. Son souffle se mêlait au sien. Sa peau si près de la sienne, elle n’osait plus bouger. Soudainement, elle se revoyait, quelques années plus tôt, dans leurs derniers moments ensemble, si près, si intimes. Avant que tout ne bascule. Elle secoua doucement la tête, se mordillant la lèvre inférieure. Elle devait partir. Elle devait s'éloigner, avant qu'il ne soit trop tard, et qu'elle ne commette l'irréparable. — "Don't do this to me", lâcha-t-elle dans un murmure. Dans le timbre de sa voix vibrait un manque d’aplomb, quelque chose entre une imploration et une accusation. Elle lui en voulait, d’être venu la retrouver, de lui formuler une telle requête. Elle lui en voulait qu’il vienne lui embrouiller davantage l’esprit. De quel droit se permettait-il une telle demande. Comment pouvait-il se permettre de telles attentes de sa part. Surtout, comment pouvait-elle être si près de flancher. Ce désir inavoué de partir avec lui, en dépit de tout. Cette envie qu’elle ne pouvait réprimer, celle de se noyer dans ce tumulte d’émotions contradictoires, de se laisser happer par les souvenirs de leur vie commune. Enivrée de son odeur familière, tentée de retrouver celui qui lui avait tant manqué. Elle devait se ressaisir, ne pas succomber à cette envie passagère qu’elle en viendrait assurément à regretter. Elle fit un pas vers l’arrière. — "I can’t do this, Graham. He’s um, he’s waiting for me… I have to go.", souffla-t-elle, ses yeux évitant de croiser les siens. Des excuses coincées dans la gorge. Il y avait cette partie d’elle qui n’aurait souhaité que ça. Qu’il la dérobe à ce bon parti avec qui elle n’avait rien en commun. Qu’il l’emmène loin de cette vie qu’elle ne voulait pas, qu’elle n’avait jamais voulu. Mais elle avait peur. Elle avait honte, et elle était en colère. Elle ne pouvait accepter ce qu’il éveillait en elle, alors qu’il l’avait brisée. Elle le contourna, rompant la proximité qui s’était installée entre eux, puis elle s’éloigna, s’interdisant de revenir sur sa décision. Elle stoppa pour oser un dernier regard vers lui. — "Good luck with your album" conclue-t-elle simplement, à faible voix. Une banalité en guise d’aurevoir. Un détachement feint, alors que dans sa poitrine, les battements de son cœur s’adonnaient à une danse effrénée. Elle aurait voulu lui promettre une prochaine rencontre. L’implorer de l’appeler, lui donner rendez-vous quelque part. Mais elle n’était pas certaine d’avoir le courage de le voir à nouveau, d’entendre les réponses à ses questions. Elle n’osa pas se retourner, alors qu’elle s’éclipsait pour aller retrouver celui qui l’attendait.
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