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Mustache Marshall :: — US & THEM :: Glimpse of us :: Auden&Colin

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Colin Parrish
Colin Parrish
heaven help a fool who falls in love
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posts : 33
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Sujet: -- wouldn't it be nice   -- wouldn't it be nice Empty08.07.22 0:24


- wouldn’t it be nice -
hold each other the whole night through
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I love you. La révélation soufflée si doucement, à peine audible. Il avait les yeux clos et profitait du moment qui tirait à sa fin. Il l’avait sûrement trop étiré déjà. Son étudiante nue couchée dans ses bras. Le battement de ses cils chatouillant légèrement son torse tandis que ses doigts jouaient avec les siens, posés contre son abdomen. Elle pensait qu’il dormait. Elle n’aurait jamais osé une telle déclaration si elle ne l’avait pas cru. Et il la laissait croire que c’était le cas. Tenta de contrôler les battements de son cœur qui ne demandaient qu’à s’affoler, contrôler tous ses membres qui voulaient se raidir soudainement. Elle ne pouvait pas l’aimer. Elle ne devait pas. Parce que c’était impossible, tout bonnement. C’était mal. Sur toute la ligne, éthiquement, moralement. Il était marié, il était son enseignant. Elle était si jeune et c’était lui qui aurait dû résister. Être raisonnable, être fort pour eux. Et, surtout, ne jamais laisser les choses aller aussi loin. Amoureuse. — "Colin" Son nom soufflé comme la plus belle chanson qui soit, et il dû se retenir pour ne pas gémir, lui supplier de le répéter encore et encore. Elle s’agitait légèrement et déposa un baiser sur son torse, puis sa joue et finalement ses lèvres. — "Wake up, it’s getting late." Chuchota-t-elle alors qu’elle continuait de le cajoler doucement, tendrement. Il sentait son cœur se resserrer dans sa poitrine, se torde. Comme le lâche qu’il était, il fit mine de s’éveiller, feint un bâillement, feint un étirement dont il n’avait aucunement besoin. Peut-être qu’ils jouaient la comédie tous les deux, à leur façon. Elle se donnait un air détaché, la maitresse qui renvoie son amant chez lui, auprès de sa femme, sans broncher. Parce qu’elle ne veut pas plus, l’engagement, la légitimité. Et lui faisait toujours mine de ne pas voir au travers de cette façade. Il fermait les yeux sur les non-dits lourds qui assombrissaient ses regards tendres. Il hochait la tête en souriant, le sourire n’atteignant pas tout à fait ses yeux. — "You’re right." Il captura ses lèvres d’un baiser qui trahissait peut-être ce qu’il n’osait jamais ajouter; qu’il était bien, si bien près d’elle. Qu’il aurait voulu pouvoir passer la nuit avec elle, sans se sauver, sans s’enfuir pour rentrer avant qu’il ne soit trop tard pour prétendre avoir passé la soirée à la bibliothèque, débordé par ses corrections. Et surtout ne pas avoir à soutenir son regard trop expressif qui ne parvenait jamais totalement à camoufler sa tristesse de le voir partir après un énième rendez-vous secret. Avec un grognement de résignation, elle se décolla de lui et roula sur son dos. Résignée à le laisser partir. À peine cachée nonchalamment d’un drap froissé qui laissait paraître trop de peau, elle semblait pensive tandis qu’il s’affairait à trouver ses vêtements éparpillés un peu partout.

Il refusait de poser son regard sur elle, sachant que la vision qu’il y trouverait serait trop tentante. Chaque fois, il ressortait de son petit appartement le cœur lourd. Rongé par les remords, par la colère. Envers lui, envers sa femme. Peut-être parfois injustement envers Auden. Mais surtout envers lui-même. Et peut-être qu’il lui en voulait un peu alors qu’elle avait osé lui chuchoter qu’elle l’aimait. Parce qu’il n’était pas la personne pour elle et elle pour lui. Ou peut-être parce qu’il le savait au fond lui aussi… qu’ils en était là, rendus aux sentiments. À l’amour. Un profond soupire alors qu’il boutonnait sa chemise et il levait enfin les yeux vers elle. Soulagé qu’elle ait enfilé un chandail surdimensionné pour son corps menu. Puis, il déglutit péniblement, ébranlé par une réalisation; elle semblait si jeune, si délicate. Fragile. Il pouvait l’oublier facilement quand elle le toisait arrogamment, qu’elle le provoquait, le défiait. Elle avait l’assurance d’une femme. Comme si elle avait eu à vieillir rapidement, mûrir avant son temps. Et il se demandait quelles séquelles leur relation aurait sur elle. Le désastre semblait la seule conclusion possible. Et, maintenant qu’il était trop tard pour reculer, il n’était pas prêt à la laisser aller. Egoïstement. Elle lui avait permis de revivre, de respirer à nouveau. Et il avait l’impression qu’il retrouvait un sens à sa vie quand elle voyait ses yeux s’illuminer lorsqu’ils se posaient sur lui. Et quand il s’oubliait dans ses bras, quand il ressentait l’exaltation de cette liaison, il voulait bien y croire qu’il était à la hauteur de celui qu’elle voyait quand elle le regardait affectueusement.

Ses lunettes qui avaient été abandonnées sur sa table de chevet plus tôt reposaient maintenant sur le bout de son nez, alors qu’elle faisait mine de lire le roman qu’elle avait dû trouver, comme à son habitude, dans la poche de son veston. Le sourire taquin qu’elle peinait à contenir lui arracha un rire. Il approchait lentement du lit, elle s’obstinait à fixer la même ligne sur la page du roman. Probablement noircie et encombrée par ses multiples notes dans les marges. Il tendit une main vers elle et si son intention avait été de récupérer ses lunettes, il ne put se retenir de poser délicatement deux doigts contre sa joue. Puis sa paume, dans laquelle elle s’accota doucement. Comme un déclic, un serrement au cœur. Ce n’était plus un peut-être l’aimait-il aussi. Il le savait. Il l’aimait, il était trop tard. — "About sunday…" Les mots prononcés doucement les surprirent tous les deux. Dimanche. Ils devaient rouler à quelques heures d’Oxford. C’était lui qui avait mentionné l’événement de littérature et, sous son regard pétillant, avait suggéré qu’elle l’accompagne. Will you hold my hand, in public? Avait-elle demandé timidement. Sa vulnérabilité avait touché Colin, à cet instant, il lui aurait été impossible de lui refuser quoi que ce soit. Of course, I will. — "I’m sorry, her thing, the art exhibition, it got cancelled. I won’t be able to take you to that poetry reading thing." Le mensonge quitta ses lèvres avec facilité. Grâce à Auden, à leur liaison, il était devenu un menteur habile. Pourtant, c’était la première fois qu’il lui mentait à elle. Et il devinait que la honte et les remords qui le tiraillaient étaient imperceptibles alors que, finalement, il glissait délicatement ses lunettes de son visage. — "Oh. It’s okay, don’t worry about it." Il aurait voulu qu’elle lui mente aussi bien, que son regard ne cherche pas à fuir le sien. Alors, c’est lui qui a fui. Il se retourna, suffisamment tôt pour ne pas avoir à lui faire face alors qu’elle murmurait un I understand. La compréhensive maîtresse. Il devait être le plus chanceux des maris infidèles. Mais elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas qu’il ne pouvait pas s’autoriser ça; l’anonymat et le plaisir d’une journée à se balader main dans la main, à lui voler un baiser au coin de la rue simplement parce qu’il en avait envie. Simplement parce qu’ils étaient libres de le faire. Pas alors qu’il avait encore peut-être une infime chance de se convaincre qu’il n’était pas amoureux d’elle. Il n’avait qu’à ralentir ses venues clandestines dans ses bras, dans ses draps. Et peu importe le nombre de fois qu’il répétait les mots dans son esprit, il n’arrivait jamais à réellement y croire.

Il se déplaçait rapidement, cherchant désespérément à se rhabiller, à renter chez lui. À s’éloigner d’elle. — "Have you seen my - " Tie. Le mot resta au bout de ses lèvres alors qu’il s’était tourné vers elle, à genoux sur le lit, la cravate pendante dans sa main. Un sourire à ses lèvres, ayant repris le dessus sur sa déception. Ses doigts maladroits, affectés par le tourment qui embrouillait ses idées, cafouillaient avec le tissu, incapable de le nouer correctement. — "Come. Let me help you." Résigné, il se laisse faire. Ne chercha pas à détourner son regard du sien alors qu’elle prenait son temps et qu’elle laissait le bout de ses doigts frôler la peau de sa nuque. Et elle ne lâcha pas la cravate quand elle eut terminé de serrer le nœud, elle le tenait là. Trop près, trop longtemps. Du bout de l’index, il déplaçait une mèche de sa frange qui retombait devant ses yeux. Égoïstement, il ne voulait rien rater. Il voulait y plonger et s’y perdre. Doucement, il s’approchait d’elle. Peut-être aidé par la cravate qu’elle tirait légèrement vers elle. Peut-être que c’était son propre corps qui avait pris l’initiative.

Ses lèvres étaient entrouvertes et la panique monta en lui. La peur qu’elle tente le même aveu qu’elle avait fait quand elle le croyait endormi. Peur qu’il n’ait pas la force de lui mentir – ou peut-être la peur de l’avoir. De nier son affection et lui briser le cœur. Briser leurs coeurs. Un jour, il devrait le faire. Bientôt, se répétait-il mentalement. Mais il n’en avait pas la force, n’était pas prêt à renoncer à ce bonheur qu’il avait trouvé auprès d’elle. Il la garderait encore un peu, s’accrochant toujours à l’espoir qu’elle trouve quelqu’un d’autre. Quelqu’un de libre, quelqu’un de son âge. Quelqu’un qui pourrait lui dire je t’aime et ne pas aller se glisser dans un autre lit après lui avoir fait l’amour. Il espérait qu’elle le laisse tomber, parce qu’il doutait être capable de le faire, aussi convaincu qu’il soit que ce serait la bonne chose à faire. Pour elle, pour lui. — "Don’t forget your assignment, it’s due next week. I’m not an easy A." Il ne reconnaissait pas sa propre voix, pris par la panique. Et le moment était passé, la tension dans l’air dissipée. Elle laissa ses mains retomber à ses côtés et s’efforça de lui sourire, une réplique presque parfaite de son vrai sourire. Presque. — "And here I thought I had some teacher’s pet privileges." Il enfilait finalement son veston et s’éloignait d’elle, se dirigeant vers la sortie, désespéré d’obtenir une bouffée d’air frais, remplir ses poumons de quelque chose d’autre qu’elle. Désespéré de reprendre ses esprits. — "See you in class, Mr. Parrish." L’appellation trop formelle pour le lit défait qui se trouvait à quelques pas d’eux lui tira un sourire. La même voix mielleuse qui s’amusait à le déstabiliser dans les couloirs de l’université et les coins obscurs de la bibliothèque. — "I believe you still have something of mine in your possession…" Ses yeux posés sur le livre qu’elle tenait fermement. Il savait qu’il n’allait pas le récupérer. Pas ce soir. Quelque part entre ce qu’il supposait un réel intérêt pour ce qu’il se plaisait à lire et un otage qu’elle garderait jusqu’à sa prochaine visite. Il connaissait bien le jeu et s’y prêtait sans broncher, volontiers même. — "Oh, I’m keeping this. I believe I have all of Sunday to read it. Unexpected change of plans, you see." Son ton était resté léger, séducteur, mais la culpabilité lui noua la gorge alors qu’il tirait nerveusement sur le nœud de sa cravate, tentant de le desserrer. Avant qu’il n’ait eu la chance de formuler une excuse et la promesse futile qu’il se rattraperait, Auden posa ses lèvres contre les siennes. Quelque chose d’un peu désespéré à la façon dont il l’attirait contre lui et que sa main trouva les boucles à sa nuque. Ils s’accrochaient l’un à l’autre, inconsciemment. Cherchant à combler le manque qui les happerait la seconde qu’il aurait traversé la porte. Sentir la chaleur de son corps transpercer ses vêtements jusqu’à sa peau. Se remémorer la façon dont sa silhouette se déposait parfaitement au creux de ses bras, ou qu’elle provoquait un frisson qui lui glissait le long de l’échine en tournant une boucle autour de son doigt. — "See you in class, Ms. Westfall." Souffla Colin contre ses lèvres, trouvant finalement la force de se défaire de son étreinte. Il ne pouvait que supposer que l’expression sur son visage était similaire à celle qu’il avait devant lui. Un sourire un peu trop étiré aux lèvres d’Auden et quelque chose de doux-amer dans le regard. Peut-être que, comme lui, elle se répétait les mots je t’aime en tête, essayant d’assouvir le besoin presque viscéral de les souffler, sachant qu’il leur était interdit de les laisser glisser sur leurs lèvres.
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